Vers un nouveau modèle européen ?
Un
nouveau paysage pour l'Union européenne élargie Zones d'ombres ou questions brûlantes ? Pour tenter une conclusion |
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La
volonté des États d'affirmer leur primauté sur les instances
"communautaires"
Les Chefs d'État et de Gouvernement se sont donnés pour finaliser
la Constitution le délai (jusqu'en mars 2004) qu'ils avaient naguère
refusé à la Convention.
C'est un premier signe de la volonté des États d'affirmer leur
primauté sur les instances "communautaires", même si
la Convention et surtout son Præsidium ne l'étaient que prudemment.
La faiblesse de la présidence
italienne
Des observateurs, principalement dans la presse européenne, mettent
en cause la faiblesse de la présidence italienne. Monsieur Berlusconi
s'attendait (50 % de chance de réussite disait-il encore il y a quelques
jours) à cette issue, qui blesse sans doute un ego un peu hypertrophié.
C'est probablement pourquoi sa première tâche avait été
de sécuriser la signature du traité instituant la Constitution
à Rome, quelles que soient sa date et la présidence sous laquelle
il serait conclu.
Seule exception, les commentateurs espagnols préfère renvoyer
la responsabilité sur la France et sur son Président, pour avoir
si mal dirigé la précédente CIG qui a donné le
traité de Nice, critiqué par tout le monde (1).
(1) Européens, mais aussi Français, donc nécessairement
un peu chauvin paraît-il, nous ajouterions que Nice avait pour objectif
de "boucher les trous" de Maastricht (il fallait sauver l'euro et
la réunification de l'Allemagne), qui ne l'avaient pas été
à Amsterdam (il fallait sauver l'élargissement à l'est),
sans pour autant mettre en cause deux fois les Hollandais...
Les inévitables
coopérations renforcées
Pour les citoyens des anciens États-membres (2), ce raté n'est
pas fait pour leur redonner confiance et espoir. En France (45 % "d'eurosupporters"),
seuls les eurosceptiques ou plus clairement "anti" pavoisent, à
tort si l'on suit leurs convictions : les inévitables coopérations
renforcées entraîneront probablement plus d'abandons réels
de souveraineté nationale, seront plus faciles à conclure rapidement,
et le seront plus discrètement, donc vraisemblablement moins démocratiquement
que des décisions "à 25".
(2) Pour la première fois, ils sont moins de 1 sur 2 à penser
que l'appartenance à l'Union européenne présente plus
d'avantages que d'inconvénients (selon l'eurobaromètre d'Eurostat,
portant sur un échantillon de 16 000 personnes, et publié quelques
jours avant le sommet).
La légendaire efficacité
de la diplomatie britannique
Il apparaît que, pour les
6 pays fondateurs, des retards d'approfondissement après élargissement
ne sont pas réellement déterminants (3), pourvu que la PESC
et sa composante militaire, la PESD, puissent avancer.
Pour ce faire, seul l'engagement du Royaume Uni, aux côtés des
4 leaders (France, Allemagne, Belgique, Luxembourg), que l'Italie rejoindra
probablement, de même que les Pays-Bas si les Britanniques s'engagent,
a une réelle importance.
Dans cet objectif, et grâce à la remarquable et légendaire
efficacité de la diplomatie britannique, Tony Blair avait, avant le
sommet, sécurisé ses positions, comme il l'avait déjà
fait à Nice : toutes ses "lignes rouges", protégeant
les piliers de la souveraineté britannique sur son territoire, seront
respectées par la Constitution.
La conception historique anglaise de l'Europe, celle de Churchill, transparaît
par bien des aspects dans l'objectif britannique : ce qui ne surprend
plus, le "New" Labour et sa "troisième voie" ayant
mis le pragmatisme et la réussite économique au même plan
que les principes immortels d'Albion, sans pour autant négliger le
rayonnement mondial du royaume.
(3) Comme le faisait remarquer un diplomate allemand, "on pourrait
tout aussi bien laisser aux hollandais le soin de finir enfin le travail :
en juillet 2004, Aznar ne sera plus là".
L'emprise
de l'intergouvernemental sur le pouvoir
de décision réel
L'habituelle querelle institutionnelle,
même un peu à l'ombre de celle qui oppose les États, est
toujours bien présente : l'intergouvernemental entend ne pas lâcher
son emprise sur le pouvoir de décision réel, ni vis à
vis de la Commission, ni surtout vis à vis du Parlement, encore moins
"contrôlable".
Peu évoquée parce que trop "technique", la lutte pour
le pouvoir budgétaire porte en elle le prochain risque de blocage :
le Parlement, par la voix d'un de ses deux représentants à la
CIG dit "ne pas pouvoir laisser passer" l'amoindrissement de son
pouvoir budgétaire par rapport à la proposition de la Convention.
Rappelons que sur fond de maintien du monopole de décision
accordé au Conseil sur le niveau relatif au RNB des recettes du budget
européen (que personne ne discute réellement) et de
suppression de la distinction entre dépenses "obligatoires"
(celles qui découlent directement de l'application des traités)
et "non obligatoires", la question est de savoir qui doit
avoir le dernier mot en cas de divergence irréconciliable entre le
Parlement et le Conseil. Le "compromis" présenté
sans grande conviction par la présidence italienne, outre sa complexité,
n'a pas jusqu'à maintenant permis de rapprocher les points de vue.
La fin des sacrifices
Dès lors que les anciens
satellites de l'URSS sont globalement contrôlés par le biais
de l'économie et de son financement espéré (et ne seront
donc plus des électrons libres entre la Russie et l'actuelle Union),
il n'est pas forcément nécessaire de leur consentir les mêmes
sacrifices que ceux qui l'ont été dans le passé pour
les pays du sud de l'Union, dans l'objectif prioritaire qu'était l'avènement
de la monnaie unique.
On devine par ailleurs que la Russie, dont la sécurité
énergétique européenne dépend largement, ne
serait pas fâchée de voir l'Europe occidentale s'en
tenir au minimum décent dans l'intégration politique de ses
voisins immédiats.
Les pressions exercées
au travers de l'OTAN
Enfin, il y a quelque espoir de voir la pression exercée sur le Royaume
Uni et l'Union à propos des capacités militaires "indépendantes"
de l'OTAN se relâcher quelque peu. L'arrestation de Saddam Hussein,
en donnant une bouffée d'oxygène au Président Bush, devrait
lui permettre d'économiser les démonstrations de son patriotisme
vis à vis de son opinion intérieure. Donc favoriser l'apaisement
des tensions transatlantiques, des pressions à la baisse sur le dollar,
des tendances à la hausse du baril de pétrole.
Ainsi, la "vieille Europe", qui a - c'est inévitable -
plus de petites économies à investir dans la reconstruction
de l'Irak que la jeune, retrouve-t-elle une place plus normale aux côtés
des U.S.A., qui ont probablement accepté le fait qu'ils ne peuvent
pas affronter économiquement la Chine, la Russie et l'Europe tant qu'il
leur faudra trouver des partenaires pour financer leurs énormes "déficits
jumeaux" (déficit extérieur et déficit de l'État
fédéral), que les 3 guerres dans lesquelles ils sont impliqués
(Afghanistan, Irak et Israël / Palestine) creusent inexorablement.
Sauf disputes conjoncturelles, les U.S.A. savent très précisément
avec qui il convient de s'entendre, principalement pour "développer
le business" dans des proportions significatives et continuer à
soutenir leurs agriculteurs.
Ils constatent aussi de plus en plus que la méthode consistant
à diviser pour régner perd son efficacité dans un monde
de plus en plus complexe.
De plus, ce sont moins les États que les marchés, que personne
ne contrôle, qui imposent les choix et tempo en matières économique
et financière.
Des accords multilatéraux
ou plurilatéraux de plus
en plus difficiles à concrétiser
La circulation de la connaissance
s'accélère
dans le système mondialisé,
entraînant une acuité nouvelle dans la prise de conscience des
alternatives aux pensées uniques établies sur de nombreux sujets.
Comme l'échec de la tentative de parvenir à un accord à
l'OMC à Cancun l'a confirmé, il est de plus en plus difficile
de concilier un nombre croissant d'avis et intérêts dans les
accords multilatéraux ou plurilatéraux. Ceci ouvre clairement
la voie aux accords bilatéraux pour combler les vides.
Il est probable que l'Union soit confrontée au même
risque, et qu'une Union à plusieurs vitesses soit vue comme
une solution.
Ceci ne peut que défavoriser l'Espagne, grand défenseur d'une
Union identique pour tous, dogme qu'elle soutint fermement à Nice,
intégrant même les intérêts supposés de la
Pologne dans son plaidoyer.
Un plafond de plus en plus bas pour des ressources
déjà rares
Renvoyer la négociation sur la Constitution à début 2004
aura pour effet de la faire interférer avec les discussions de cadrage
budgétaire pluri-annuel. Dans une
Union "à minima", ce n'est probablement l'intérêt
ni des plus "subventionnés",
ni des moins développés. Ils seront rivaux objectifs
face à des ressources rares si les règles de financement
deviennent modulables du fait de la multiplication des projets plurilatéraux
et non communautaires.
Six États membres n'ont pas perdu de temps pour adresser à Romano
Prodi une lettre dans laquelle ils précisent que la Commission devrait
présenter des objectifs compatibles avec le maintien des dépenses
au niveau de 1 % de la somme des revenus nationaux bruts (4) pour la période
2007/2013. Le Président de la Commission fait remarquer qu'il faudra
renoncer à certains objectifs, et on devine que les fonds structurels
et de cohésion sont dans la ligne de mire. Un air de représailles ?
(4) Rappelons
que le maximum fixé par le traité est de 1,24 % de ce RNB cumulé
et que ces 6 pays (France, Allemagne, Royaume Uni, Pays-Bas, Suède
et Autriche) sont les contributeurs nets au budget de l'Union.
Tel est le paysage, pour sa partie
visible, qui émerge de maintenant 2 années entières de
réflexion à propos de l'éventuelle Constitution de l'Union
européenne élargie à 25 (potentiellement 27) membres.
Cet éclairage laisse tout de même de nombreuses zones d'ombre.
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a) - Un observateur naïf verrait dans l'une un étonnant paradoxe.
Pourquoi et comment des
discussions destinées en principe à porter sur la facilitation
des prises de décision (pour éviter les blocages trop fréquents
dans une Union à 25) ont-elles tourné en des calculs d'apothicaire
à travers lesquels les États montrent trop clairement leur préoccupation
essentielle, celle de parvenir à la probabilité maximale pour
chacun d'eux de pouvoir créer des minorités de blocage lors
des votes à la majorité qualifiée ?
Il apparaît à la lumière d'une étude quasi exhaustive
des statisticiens français, réalisée à la demande
du ministère de l'Économie et des Finances, que toutes les "propositions"
ou même "compromis" présentés au cours des débats
préparatoires reviennent à déplacer le seuil de telles
minorités. L'extension du vote à la majorité et le recul
de la règle de l'unanimité, si soigneusement pesés et
si difficilement équilibrés par la Convention, seraient confrontés
à la recherche d'un retour du droit de veto "par la porte de derrière".
b) - Une deuxième
reflète pour tout le monde, candide ou pas, une contradiction
qui n'est peut-être qu'éventuellement inquiétante.
Quoi qu'il arrive, le si "mauvais" traité de Nice (qui juridiquement
suffit à permettre l'élargissement), dont l'application, très
partielle depuis février de cette année, sera étendue
en juin puis novembre 2004, puis en 2009 et même en 2012, organisera
l'Union pendant presque 10 ans.
N'est-ce pas la pire des solutions imaginables ? Ces 10 années seront-elles
des années d'immobilisme ?
Une des voies de compromis présentée ce week-end à Bruxelles
par la présidence italienne était de décider d'une Constitution,
pour ne l'appliquer qu'en 2014. L'Espagne, consciente
qu'elle n'aura alors plus rien à attendre, pour
une fois était d'accord.
La France et l'Allemagne, soutenues par la Commission, le Parlement et d'autres
États, ont opposé un refus catégorique.
Mais, en tout état de cause, il nous faudra vivre déjà
5 ans avec un "mauvais traité", ce qui ne semble inquiéter
personne.
Serait-il moins mauvais qu'on le dit, ou peut-on, en Union européenne,
vivre "bien" avec des institutions devenues inutiles, pour être
paralysées à force d'être mauvaises ?
c) - La troisième
est encore plus masquée. Même peu exprimée à
Bruxelles, une arrière pensée était omniprésente
lorsqu'il s'agissait de renforcer la représentation des États
en fonction de leurs populations.
Une mesure à cette seule aulne ferait rapidement de la Turquie, devenue
membre de l'Union à cette échéance(2015
/ 2020) , le plus représenté des États, avec
au moins 90 millions d'habitants, contre 80 pour l'Allemagne.
On sait l'opposition de VGE à l'entrée de la Turquie. En fixant
le plus bas possible le niveau de représentation sur la base du nombre
d'habitants, n'a-t-il pas voulu insister sur les "dangers" que représente
cette méthode de pondération, compte tenu des divergences des
évolutions démographiques entre celles des pays "traditionnels"
de l'Europe et celles, plus prolifiques, des voisins, "par hasard"
musulmans (Turquie, mais aussi Maghreb et pourtour méditerranéen)
?
La référence au christianisme, finalement exclue, reviendrait
aussi par une autre porte, comme le souhaitaient le Vatican, non membre de
l'Union, et la Pologne, qui a cédé sur ce point, et en l'occurrence
a pu se dire que les fonds structurels et de cohésion valaient bien
l'absence de messe constitutionnelle.
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Quoiqu'il advienne en 2004, et
après ce premier échec
officiellement reconnu
d'une CIG (quoique difficilement si on en juge par la brièveté
du communiqué du Conseil européen sur le site Europa.eu) qui
devient de ce fait "historique", l'Union européenne
ne sera plus jamais la même que celle qui s'est construite entre 1953
et 2003.
VGE a gagné son pari : déjà immortalisé par l'Académie
Française, il le sera aussi par l'Histoire. En outrepassant le mandat
de Laeken (personne ne lui demandait de proposer une Constitution), il a mis
le feu à la mèche qui a dynamité l'Institution européenne
majeure (la règle du consensus quoiqu'il arrive) plutôt que de
la dynamiser.
Il est clair que tout le monde n'en est pas désolé, et pas seulement
chez les réfractaires purs et durs.
Les règles de Nice
permettent la pratique des collaborations renforcées, même
si, bien que plus faciles que sous le régime précédent
(Amsterdam), elles restent complexes.
L'élargissement qui, en fait, est la cause du plus grand nombre de
soucis chez les "anciens" membres, couplé à une Union
qui ne vivra qu'à travers des choix, "à la carte"
donc, permet toutes les expérimentations, donne du temps à la
convergence, montre la limite de l'élargissement. La Bulgarie et la
Roumanie l'ont compris, qui ont fait le forcing pour obtenir la confirmation
de la date de 2007, surtout sans attendre l'arrivée de la Croatie,
encore moins celle de la Turquie.
Or, 27 c'est plus que 26, limite imposée par le traité de Nice
pour revoir la composition de la Commission. Sans Constitution, combien y
aura-t-il de commissaires pour la mandature de 2009, si Nice est respecté
et si les deux pays sont prêts à entrer ?
Les réalités
économiques imposeront la révision du pacte de stabilité
et de croissance d'une façon un peu moins cavalière
que la méthode du fait accompli inauguré par la France et l'Allemagne
cette année.
L'illusion de l'unanimisme, toujours et sur tout, est donc définitivement
enterrée, même si, sur les valeurs humaines et éthique
essentielles, il est peu douteux que les 25 ou 27 pays sont fondamentalement
proches.
En limitant l'ambition
fédérale à cet essentiel de la vie,
non pas communautaire, mais en excellente intelligence les uns avec les autres,
chaque pays a beaucoup plus de chance,
en passant par une étape confédérale,
de vivre l'incontournable mondialisation
en choisissant ses alliances et affinités électives en fonction
de ses priorités,
pourvu que chacun se souvienne que sa liberté finit là où
commence celle des autres.
Cette façon de "se voir souvent sans se voir tout le temps" pourrait conduire à une situation effroyablement complexe. Mais elle pourrait aussi régler bien des problèmes, le premier et non le moindre étant de priver d'arguments ceux qui, dénonçant le manque de démocratie de l'organisation actuelle, probablement trop ambitieuse ou encore prématurée, ne voient qu'une solution alternative, celle du repli de chacun derrière des frontières à nouveaux gardées par des hommes en uniforme.
Il faudra beaucoup de sagesse.
Malgré
la proximité des perceptions essentielles
qui soutiennent le concept de communauté de civilisation :
-
la nécessité de la coexistence pacifique entre nations à celle des fondements
des droits de l'Homme et de leurs implications,
- la démocratie,
- le respect des engagements internationaux...,
les priorités et les mises en applications précises ne sont pas uniques.
Le concept de "modèle européen",
en postulant la nécessité d'une convergence aussi complète que possible, s'est
longtemps appuyé sur une théorie de l'engrenage visant à entraîner à l'unanimité
tous les pays vers des normes établies "a minima", l'engrenage portant
sur des domaines différents, ou sur les niveaux d'une intégration de plus
en plus profonde.
Depuis le milieu des années 90, cette ambition a commencé à montrer ses limites
pratiques, et le doute sur la pertinence même de l'objectif a fini par émerger.
L'échec de la CIG 2003 devrait conduire à un concept différent, à
travers les coopérations renforcées.
Il s'agit d'entraîner quelques pays vers des objectifs maximalistes, en espérant
que l'expérience et la possibilité d'affiner les opérations menées par les
"pionniers" permettront l'extension à tous de normes plus ambitieuses.
Pour y parvenir, il sera probablement proposé de remplacer les applications
technocratiques (propositions de la Commission suivant tant bien que mal des
injonctions et orientations très floues émanant du Conseil Européen) par l'obtention
d'objectifs mieux cadrés dès le départ.
L'initiative et le pouvoir de proposition (intergouvernementaux)
nécessiteront une véritable réflexion de fond menée par un groupe
limité. débarrassés à la fois :
-
de la nécessité de rassembler l'unanimité ou une majorité qualifiée difficile
à légitimer dans l'esprit de la plupart des Européens, lorsqu'elle atteint
des prérogatives qui leur sont précieuses (et souvent différentes d'un pays
à l'autre) d'une part,
- de la possibilité de laisser à la technostructure le soin de faire des propositions
"fédératrices" ou au moins acceptables par tous de l'autre.
En ce sens, on peut comprendre que beaucoup ne voient pas dans le
désaccord de ce mois de décembre une catastrophe, mais plutôt une opportunité
de changer de méthode et de cesser de superposer, comme cela s'est
pratiqué depuis 50 ans, des "couches de réglementations successives", sans
jamais supprimer les anciennes, un peu comme le lichen se développe en étouffant
peu à peu l'arbre qui le porte.